La nostalgie est le sentiment de l'exil. Ella a trait au temps et à l'espace. Littéralement, le mot renvoie à la souffrance du retour impossible ou différé. On peut être nostalgique de son pays ; on peut être nostalgique de moments passés de sa vie. Voilà à quoi je pense lorsque je reviens à nos conversations en Savoie, à cette vallée, à ces montagnes et à ces tunnels, à cette Nationale 6 qui fut pour moi, il y a quatre ans (et bien avant) la "route de l'Italie". [François Taillandier, De l'autre côté, 2003]
C'est que ce pays rude - la Savoie -, taillé en montagne, creusé de vallées, couronné de neiges éternelles, dégage un charme léger, souvent souriant, toujours grand. Une race solide, les pieds bien plantés au sol, le front têtu, le cœur généreux, volontiers silencieuse, y cultive encore les vertus devenues rares de la fidélité, de l'hospitalité. [Dom Bernardet, La Savoie, 1903]
J'ai répondu, comme chaque fois, que c'était ma petite trompette. Après tout, j'ai bien le droit de jouer de la trompette au lieu de battre du tambour, de toucher de la harpe ou d'emboucher du tuba. Mes histoires du frère Boileau, ce sont mes vacances qui en sont responsables. Bon an, mal an, que l'été soit de pluie ou de soleil, à Chambéry, dans le jardin vert et fleuri de mon frère, regardez devant la petite table cet homme sous son chapeau de pêcheur à la ligne. [Père Guichardan, alias Jacques Ouvard, à propos de ses romans policiers, 1984]
Edition Comp'Act
Les itinéraires de François Taillandier, Dom Bernardet et Père Guichardan (alias Jacques Ouvard) se sont croisés le 26 septembre 2003 à Saint-Michel-de-Maurienne pour les 3es Rencontres littéraires de la Facim. Ces cahiers témoignent de cette journée particulière et révèlent les trésors découverts à cette occasion, dont des dédicaces et des dessins inédits de Jean Cocteau.